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Silence ! La routourne...

Publié le 23 janvier 2023 par Aurélien Jeanney

Quatrième année consécutive à prendre le temps du bilan. L’objectif originel était de parler des coulisses de la vie (palpitante ou non) d’un créatif, ça a débordé au fil des ans pour mêler des expériences plus personnelles. Cette année, je vais vous parler un peu de travail, mais aussi un peu de handicap. Parce que la fin de l’année 2021 aura vu une partie de mon monde s’effondrer. Parce que ce n’était que le début d’un long combat qui s’en venait en 2022. Loin d'être gagné. 

Je vais quand même tâcher de vous faire rire un peu. On va même essayer d’en faire quelque chose de positif. Tout du moins, tenter de voir le verre à moitié plein.

Pour celleux qui voudraient lire les anciens bilans, ça se passe ici : https://www.aurelienjeanney.fr/journal/bilan2021

Des projets qui s'exportent !

S’il est bien un projet qui poursuit sa vie loin de mes soucis, c’est mon livre en réalité augmentée. “Les Voyages extraordinaires d’Axel” co-édité par Amaterra et Maison Tangible a pas mal vadrouillé. D’abord dans le circuit des médiathèques, des festivals d’arts numériques et tous les acteurs.rices du livres. Pour le type de projet que c’est (livre + app + techno RA), il s’est plutôt bien vendu, ce qui est déjà une super nouvelle. Mais surtout, il s’exporte !

Deux maisons d’éditions ont acheté les droits pour deux pays et trois langues différentes : Kropka édite en polonais “Niezwykłe podróże Axela” et Librooks qui édite en espagnol “Los viajes extraordinarios de Áxel” et en catalan “Els Viatges Extraordinaris de l Axel”. Axel et Soon, en plus d’être scientifiques sont désormais polyglottes !

Je garde toujours dans l’idée de produire une expo autour du livre. Une exposition qui regrouperait en grand format les images du livre, pour encore plus d'immersion sous les mers et dans l'espace. Et qui sait peut-être une ré-édition avec du son ! Mais je manque de temps. Qui sait, 2023 ?

Le projet Kezao lui aussi est parti en voyage. Le jeu de cartes que j’ai illustré pour Laboludic, imaginé par Pierre Bellet est un vrai carton ! Il s’en écoulé depuis sa sortie près de 30 000 exemplaires ! Vous pouvez le trouver un peu partout, Fnac, Nature et Découverte, magasin de jeux, etc.  Et il a été édité à l’étranger lui aussi. En Pologne ! Comme Axel !

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Toujours de belles collaborations 

Je suis toujours très heureux d’avoir des clients réguliers, des personnes de confiance avec qui chaque projet, même petit et rapide, est un délice. C’est hyper important de chouchouter de bons clients autant qu’ils nous chouchoutent. La relation doit toujours être d’égal à égal, c’est un échange.

Le magazine Chut! en est un bel exemple. Ça va bientôt faire 4 ans que Stéphanie, la super DA en charge du zine, a fait appel à mes services. Pour des petites, des plus grandes illustrations. Aurore et Sophie, les deux créatrices à l’origine du mag sont de vraies aimants à ondes positives. Le mag s’améliore de numéro en numéro, la DA est de plus en plus soignée, les articles et le fond sont de plus en plus poussés et intéressants. Ça fait plaisir de voir l’évolution d’un projet dont tu as vu les débuts.

Et elles m’ont récemment fait faire toutes les vignettes du podcast “La Puce à l’Oreille” , leur rendez-vous balado qui décrypte les outils numériques. Et franchement, en petit format (15 minutes) c’est parfait pour comprendre un concept, un outil.

Ces illustatrions doivent dire en très peu d'éléments le sujet dont l'épisode parle. Et ce, avec des éléments récurrents : une bouche, des yeux, etc. L'exercice est vraiment excellent.

Je vous ai parlé l’an dernier de tous les projets que j’ai fait avec Pandacraft. Je louais déjà sa super rédactrice-en-chef, Marie Serre. Et bien après un an et demi d’une super collaboration, j’ai dû mettre fin à ce beau projet. Aucun grief à apporter à la rédactrice en chef (bien au contraire). Mais bel et bien au nerf de la guerre : l’argent. Et oui, parlons-en. Pas de tabous ici. Car si le projet me laissait beaucoup de liberté au départ malgré des tarifs un peu en-deçà de ce qui se pratique dans la presse habituellement (et qui est déjà, bien en deçà de ce que vaut vraiment le travail d’un.e auteur.rice), sur le long terme, ce n’était plus du tout rentable.

Encore une fois, je salue Marie (ouais la prière, tout ça) qui a tout fait pour continuer l’aventure, qui a bataillé pour que tous les créatifs soient mieux rémunérés sur le projet. Mais arrive un moment où il faut faire des choix. Et recentrer le curseur du fameux triangle : ARGENT (ce que rapporte le projet) / CRÉATIVITÉ (la liberté laissée par le client)  / TEMPS (l’énergie et le temps que l’on va consacrer au projet).

Alors même si le projet s’est arrêté pour moi (il continue avec des chouettes artistes), je n'en garde que du positif. J’ai eu la chance d’expérimenter, de sortir de ma zone de confort, de produire beaucoup et surtout, graal parmi les graals, de travailler avec une vraie cliente super attentionnée, réactive et super cool. Et ça dans le monde merveilleux (non) des freelances, c’est priceless !

The Metamakers

Voilà le premier projet “clivant” de ma carrière. Celui surtout qui aura été un flop retentissant aussi. La faute à une conjoncture pas ouf, et à Saturne qui était en Ascendant vierge (ça ne veut rien dire). Un projet qui est bien le reflet de 2022 : chercher, expérimenter, travailler comme un âne, mais prendre un mur en bout de course (un âne en bout de course, tu l’as?).

Je dis clivant parce qu’il s’agit d’un projet NFT. Terme que la plupart connaissent au mieux très mal, au pire l’associe à des idées ultra-capitalistes ou anti-écologiques. Je referai pas le match ici, flemme de devoir expliquer des choses (après l’avoir fait à des gens qui ont lu un chapeau d’article sur Twitter sans réellement s’intéresser au contenu.) Et on a fait un super épisode de Sens créatif, le podcast du copain Jérémie Claeys, la dessus. Avec Lighton, qui en plus d’avoir bien poncé le sujet, a aussi décoré une DeLorean, si ça ça le place pas dans le futur, je sais pas ce qui vous faut.

Bref, le projet était pour moi un all-in. À savoir que si ça fonctionnait, je pouvais imaginer faire presque un an de salaire avec. Mais c’est pas l’argent qui m’a attiré dans ce projet (un peu en vrai si on va pas se mentir hein). Quand l’équipe de The Metamakers est venue me chercher pour imaginer la DA du projet, l’idée était assez claire : créer un cercle d’artisans et de designers aux quatre coins de la planète, imaginer des petites séries d’objets et les proposer à une communauté de potentiels clients qui auraient pris part aux décisions de fabrication, aux choix des matériaux, des couleurs, etc. Une sorte de coopérative mondiale d’artisanat. L’idée était mortelle.

Et pour accéder à cette plateforme et créer un vrai lien avec cette communauté, on avait pour projet de mettre en vente des “cartes de membres”. 

C’est là que j'interviens en créant des avatars pour ces fameuses cartes. Avatars générés aléatoirement à partir de tout un tas d’”assets” (yeux, cheveux, vêtements, accessoires, etc.) différents. En tout, j’ai créé : 6 corps différents, 56 vêtements différents, 35 types de cheveux et de casquettes/chapeaux, 29 bouches et expressions faciales, 38 yeux et lunettes, et 6x84 accessoires (6x car 6 couleurs de mains diffèrentes) qu’ils pouvaient tenir dans leur main. Ça donnait le nombre maboule de 6 531 598 080 possibilités d’avatars différents.

Bon on s’est arrêté à 2222 dont une vingtaine d’avatars spéciaux (comme des pokémons rares). Ça a duré presque trois mois de prod, entre 3 et 7 personnes (planner strat, sales, community manager, dev, etc.). Le lancement était prévu fin juin (date fixée plusieurs semaines à l’avance). Sauf que… Et tu la vois arriver la douille.. Le marché des cryptomonnaies (qui sert à acheter la fameuse carte de membre vu que les NFTs sont sur la blockchain) a subi un de ses plus gros crashs quelques jours avant notre lancement. Donc on a pas pu vendre nos cartes et mis le projet en pause longue. Ah ben c’est pas de bol ça dis donc. Le gros seum de l’espace. Thibault Courtois m’a même envoyé un sms pour se foutre de moi. 

Bon pas de chance en effet, mais un projet vraiment fou. Encore une fois, penser de l’illustration de manière quasi mathématique a été une super expérience. Et c’est pas perdu. Je vais réutiliser pas mal de choses sur d’autres projets. Et surtout, m’intéresser vraiment à vendre certains de mes artworks sous forme de NFT, en les combinant avec du tangible, genre une image 2D ou 3D avec un poster print ou un objet IRL.

J'ai fait un "breakdown" du projet, qui explique la constructions des avatars, les cartes spéciales et toute la comm du projet : ça se passe ici !

On dirait le Sud !

Pour soigner mes oreilles, m’accorder un peu de répit, j’ai trouvé un truc chouette : faire du vélo. Partir en randonnée avec mon paquetage, sur un ou plusieurs jours, me fait un bien fou. Comme je roule principalement sur des véloroutes (donc sans bagnole), je peux me permettre de mettre mon casque à réduction de bruits. Ça a trois avantages : réduire le bruit du vent dans mes oreilles (oui, c’est une vraie torture sinon), gérer le niveau des sons entrants (donc entendre quand même ce qui m’entoure, genre des SUVs pilotés par des blaireaux ; pas l’animal hein, le mâle alpha là), et écouter de la musique ou des podcasts.

Grâce à ça, et au fait de pédaler, mon cerveau ne fait presque plus attention à la douleur. Quand j’ai compris ça, je me suis décidé à rouler comme un ouf, peu importe la météo, peu importe le trajet. J’ai par exemple décidé de traverser les montagnes du Jura pour rejoindre Annecy depuis chez mes parents. En plein hiver. 250km, sous la pluie, la grêle, la neige et le vent, par 0 degré de moyenne, gaugé (oui on dit gaugé chez moi pour dire trempé de la tête au pied). 3 jours de souffrance et de vrai bonheur. Des paysages fous, la nature presque juste pour moi. Fou beau.

Et puis, con comme je suis, je me suis dit que c’était pas assez. Alors j’ai programmé un grand road-trip à travers la France. Histoire de rejoindre Nîmes depuis Besançon. J’allais y présenter Urbanimal (je vous en parle dans le paragraphe suivant), c’était l’occasion. Je suis donc parti, chargé comme un mulet (presque 50 kilos vélo et bagages) à travers le Jura, la Bourgogne, la Vallée du Rhône, le Lubéron, Marseille et remonter pour rejoindre les Cévennes et revenir à Nîmes. 1200 bornes, deux semaines et demi de vélo, 6 kilos de perdus et des souvenirs plein la tête. 

Et surtout, histoire d’être vraiment con, j’étais pas en vacances. Je bossais sous la tente, en terrasse des cafés, etc. En bossant évidemment sur trois des plus gros projets de mon année (The Metamakers, Urbanimal et Apple).

Parce que je voyageais en autonomie, ma tente de trek dans les sacoches, j’ai pu profiter de la vraie vie, du vrai sentiment de liberté. Je roulais entre 50 et 110 kilomètres par jour. Je prenais la dernière heure de ma journée de route pour “chercher le spot” pour dormir. Ce qui m’a valu de me perdre, de me retrouver sur des traces VTT par 40 degrés sans eau, mais aussi de me réveiller seul au monde, au bord de l’eau, bercé par le chant de grenouilles. J’ai documenté tout le road-trip sur mon compte instagram (en stories à la une).

J’en ai profité aussi pour aller à la rencontre d’artistes sur le chemin : Julien Rivoire, Tomalater, Laura Lhuillier,  Anne Balança, Anna Uru, Benjamin Flouw, et Marie-Laure Crushi. Je les ai interviewé avec le format de l’interview timbrée que je faisais avant sur le site de Maison Tangible (et qui reviendra bientôt). Je vous présenterai bientôt leurs merveilles de timbres, vous allez voir, ils sont fous beaux.

Bref, je voulais faire de tout ça un beau carnet de voyage. Mais l’année passant, j’ai décidé de l’intégrer dans un projet plus global qui parlera du handicap, du TDAH et du vélo comme remède. Je suis même parti en résidence d’écriture pour faire ça (je vous explique ça juste après).

Ah, et du coup, 1200 bornes c’était presque trop facile (faux, j’en ai chié des ronds de serviettes). Alors cette année, je me fixe un objectif plus grand. Sans doute traverser l’Italie à vélo, de la Toscane aux Pouilles ! Qui m’aime me suive…

Urbanimal !

En 2021, je prêtais l’expo Midi Minuit aux copines qui ont lancé Nîmes s’illustre, un chouette festival d’illustration à Nîmes (pas con du coup, tout est dans le titre). Fort du succès de cette exposition en réalité augmentée, avec des artistes géniaux comme Tom Haugomat, Vincent Mahé, Kim Roselier ou Bruno Mangyoku, l’équipe du festival m’a donné carte blanche pour leur proposer un nouveau projet d’expo.

J’avais dans les cartons depuis des années l’idée d’une chasse aux trésors en réalité augmentée. Un parcours à travers un territoire (une ville, un quartier, etc) où on devrait relier des points avec des énigmes et du contenu animé,du geocaching et de la RA quoi. C’est désormais chose faite avec Urbanimal. On y aide Laurent-Outang (toujours l’humour moi tsé) à découvrir tous les quartiers de sa nouvelle ville (Urbanimal donc). Huit points de passages, représentant tous un quartier associé à un animal : Croc’Odile l’Alligator (cascade de jeu de mot) du quartier des musées, Oswald le pingouin du quartier du marché ou encore Adeline la Souris du quartier des manufactures.. Huit animaux qui s’animeront avec l’app Maison Tangible et qui vous poseront une énigme pour trouver le point suivant.

Par exemple, “le prochain point se trouve à 200 mètres au nord d’ici, devant une statue d’une célèbre écrivaine”. Arrivé au pied de la statue de Nabilla, paf, un poster avec un Poulpe. Malin comme un cintre le type.

Le projet devait donc être présenté en avant-première à Nîmes s’illustre cette année. J’étais en pleine prod de celui-ci, en même temps que The Metamakers (dont je vous ai parlé avant) et Apple (que je m'apprête à vous montrer), et mon road-trip à vélo.

Je suis un crétin je vous dis. La fin de prod a été chaotique. 4 jours avant le lancement, l’app ne fonctionnait pas (problème de dev), les impressions des posters sur tissu étaient tops mais la mise en place des boitiers en bois qui allaient les supporter dans la ville ne fonctionnait pas, bref j’étais à deux doigts d’arrêter le projet. Ah, et j’ai eu aussi des déboires avec la police de Nîmes pendant l’installation des images dans la ville. J'ai du revenir en loose-dé comme un vandale, le matin à 6h30, pour installer le dernier panneau. J’ai fini rincé de chez rincé. Le mois de juin avec trois énormes projets plus un road-trip à vélo, pas la meilleure idée de l’année. 

Mais au final, le projet s’est lancé, il a été bien reçu. Et surtout, maintenant il est réplicable à d’autres territoires. Il va donc voyager. Notamment grâce au soutien sans faille d’un nouveau producteur ! (enfin nouveau pour moi, eux ça fait longtemps qu’ils existent). C’est ElectroniK, qui produit notamment le super festival Maintenant à Rennes, et qui fait tourner des supers projets comme ceux de Guillaumit, ou de Thomas Pons. Je suis désormais dans leur catalogue d'expériences numériques et ils vont m’aider à faire tourner au max Urbanimal ! Un seul mot : mortel ! Je suis trop content !

Skater pour la Pomme !

Juin fut fou (à redire vite, plusieurs fois, c’est drôle). Je termine la prod d’Urbanimal, on prépare le lancement (je ne sais pas encore que ça va flopper) de The Metamakers. Et comme ça, je me dis que c’est pas assez, je vais prendre un autre projet.

En fait, je suis en train de préparer mes affaires pour le road-trip, tranquillou bilou. En me disant que je vais prendre le strict nécessaire, donc pas d’ordi, juste l’iPad et un carnet de notes. Quand soudain (musique dramatique de suspens), je reçois un mail d’un DA de chez Apple qui veut me faire bosser. Oui oui. La marque à la pomme veut que je fasse des illustrations pour eux. Incroyable ! Comment voulez-vous que je refuse ?

Alors go, ça va partir sur un carpaccio de crocodile, saupoudré de rikolade (à dire avec l’accent bavarois) et de tortue qui fait du skateboard. Brief ultra simple, client super efficace. 

J’illustre tout ça, je fais animer le cycle de marche par la bête d’animateur qu’est Rémi Vincent, le sang de la veine montréalaise, j'anime tout le reste (décor, perso secondaire, etc). Et zou, une affaire qui roule comme un tonneau sur le pont d’un bateau. Une illustration animée pour l’App store coréen et un super client à rayer de la bucket list.

Mangez des pommes qui disait.

Une résidence d'écriture au paradis (ou presque)

J'ai essayé d'exploiter chaque minute de mon temps cette année. De multiplier les expériences, les moments de recherches. L'un des plus beaux moments de l'année fût sans doute ma résidence d'écriture au Manoir de la Moissie. Un cadre incroyable (une vieille batisse du 17e dans un parc arboré), un lieu de résidence créative, un accueil absolument merveilleux. Tout était réuni pour travailler dans de bonnes conditions.

J'ai eu la chance d'être seléctionné pour y venir trois semaines, en septembre. J'avais pour ambition de trouver comment fusionner trois projets en un : mon fameux livre que j'essaie d'écrire depuis des années sur le TDA/H, le carnet de voyage que j'ai fait à vélo durant mon road-trip en juin et enfin, un carnet de survie autour du handicap auditif.

J'ai tout posé ce que j'avais comme matériel : recherches médicales (en m'appuyant sur des thèses de neuro-psy et d'ORL), notes, carnet de voyages, photos, illustrations, souvenirs d'enfance. Un gros boulot de dérushage. Puis pas mal de recherches graphiques, loin de mon style habituel. J'ai terminé la résidence au bout de trois semaines, avec un plan du livre, des recherches graphiques poussées et une belle envie d'aller taper à la porte des éditeurs pour produire le projet.

Le livre s'appelle pour le moment " Guide de survie quand on est sourd, hyperactif, et à moitié con". Tout un programme quoi.

Mais surtout, j'ai été reçu la-bas par deux êtres merveilleux : Xavier et Sierra. L'un est "public space artist", avec un travail modulaire et des peintures gigantesques, l'autre est curatrice d'art et presque une seconde maman pour qui vient à la Moissie. Dire que leur accueil était chalereux est bien peu dire. On y parle espagnol, français, anglais. On devient le meilleur copain de Marcel, le petit garçon des propriétaires, fan de dinosaures, de blague sur les slips et sciences. On se sent tellement bien pour créer la bas qu'on y resterait des mois. Je me suis même surpris à regarder le prix de l'immobilier dans le coin pour être un peu au paradis moi aussi.

Le Périgord noir est sans doute une des plus belles régions de France. J'y avais évidemment emmené mon vélo. J'ai donc visité tous les villages médiévaux des alentours (Beynac, Castelnaud, etc.), les grottes de Lascaux et toute cette si belle nature. Et bordel, le Périgord ça grimpe en tabarnak. Genre rien n'est plat dans ce pays ou quoi ?

J'y ai surtout écrit un texte, qui viendra en introduction du livre. Sur un ton un peu différent du reste (le livre devrait ressembler à ce que vous êtes en train de lire, très libre, drôle, etc.). Le texte s'appelle "L'Île du silence" et il évoque les deux handicaps qui m'empoisonnent la vie. C'est beau, on dirait du Verlaine, ou du Rambo, je sais plus très bien.

Objectif de cette année : continuer l'écriture, démarcher des éditeurs, tenter d'attraper une bourse d'écriture du CNL.

Et voici donc un premier extrait du livre.
La fameuse introduction qui viendra au début.
Parce que c'est le principe de l'introduction tavu.

L'Île du silence

L'explosion a déchiré le ciel d'un terrible coup de canon. D'une tire d'aile précipitée, l'oiseau a quitté le paisible pour fondre dans le coton des nuages, le temps s'est arrêté pour un moment. Une seconde pour l'éternité. La pendule bloquée sur le bruit.

Je suis là ; las et sans réaction. Réveillé par la houle qui soulève l'esquif. Ma main cherchant la barre, mon corps me hurlant la douleur. Sans même savoir mon cap, sans même voir. Sans même entendre.

Je sais malgré tout que l'avant ne reviendra plus. Que la terre de silence s'éloigne à jamais. Je la vois devenir souvenir, s'effacer doucement dans l'abîme. Le calme ne sera plus. La tempête deviendra compagnon. La route sera longue.

Les deux terres qui me bordent ne sont guère accueillantes. Et cette houle qui ne cesse, m'envoie chahuter les falaises de l'une et l'autre avec une furie désarmante. Les vagues sont pareilles à des tours, plus grandes et sauvages à mesure que le bateau s'aventure. 

Les falaises du levant abritent un monde homérique, vociférant et déchirant pour celui qui s'y risque. Des crachats métalliques pareils à des lames viennent vous percer le crâne. La calvaria s'y brise aussi facilement qu'une frêle coquille. On dit que les bruits sont faits par des géants. Qu'une simple rumeur peut balayer un village, que le bruissement d'aile d'un papillon vous brûle l'âme et détruit le soleil. 

Le monde du couchant est assourdissant, froid et monocorde. Une vibration aiguë, semblable à celle qui paralyse lorsque l'on tombe de cheval, vous arrache au mutisme du sommeil. Ce vent de glace vous perce la peau et le cœur et transforme celui qui l'entend en statue immobile. Fixant l'horizon comme un pantin aphasique. Espérant la lumière du jour comme on traverse un tunnel. Espérant le repos qui jamais ne revient.

Car jamais plus cette rivière devenue torrent ne retrouvera sa douceur. Le navire de fortune affrontera les vagues pour ne pas sombrer. Sans plus jamais pouvoir accoster. Sans plus jamais revenir en arrière. Le silence ne sera plus. La douleur sera là, compagnon d'infortune. 

Mais un jour reviendra le soleil. Si je parviens à maintenir mon bateau loin des deux rivages. J'apprendrai à affronter les vagues, faire tomber les tours et désarmer la tempête. Les géants se tairont. Le vent de glace ne soufflera plus dans les voiles. L'oiseau reviendra sur la branche. Le hurlement ne sera que murmure. Pour un temps au moins. Peut-être pour l'éternité.

Du volume pour du tangible !

L'année avance et arrive la pluie de novembre. Après un été fou (juin fût fou, rappelez-vous), septembre au paradis, il était temps d'attaquer l'automne avec un projet qui me trottait dans la tête depuis des lustres : apprendre la 3D.

Parce que j'ai envie d'emmener mon univers encore plus loin. Parce que j'ai envie de modéliser des choses que j'imprimerai grâce à une imprimante 3D. Parce que j'ai toujours soif d'apprendre.

J'ai découvert il y a quelques années le fond AFDAS, qui permet au artistes-auteurs (et aux intermittents) de pouvoir faire des formations dans des centres agrées. Un genre de CPF, mais sans les influenceurs en carton sur Instagram, et surtout avec de vrais pros.

Le mieux dans tout ça ? On a droit à plusieurs milliers d'euros chaque année pour se former. Je ne pouvais pas ne pas en profiter et me lancer dans l'aventure.

Surtout, je sais qu'un cours en distanciel, un tuto youtube, n'aura jamais le même impact pour moi. Je suis trop facilement dissipé. Là, j'ai fait deux semaines intenses, avec un super prof (Olivier Borne, scénographe) dans un super centre de formation.

J'y ai appris les bases de Blender : modélisation, lumières, texturing, rendus, etc. C'était hyper intense. Je rentrais le soir avec l'impression de repasser mon bac de français (j'avais eu 7 ahah).

Et là je n'ai qu'une envie, faire mille projets en 3D. Que ce soit pour de l'image fixe, des objets qui deviendront tangibles, des NFTs.. Bref, j'ai ouvert la boite de Pandore. J'ai plus qu'à taffer comme un âne pour en faire un truc fou !

J'ai peut-être même des choses dans les bacs qui devraient sortir bientôt. Vlà le teasing.

Fusion Tangible en mode super Saiyan !

Ça fait des années que j'en parle. Des années que je cherche la bonne formule. Je pense que la fermeture de la galerie m'a donné les bons outils. J'avais juste besoin de temps pour processer tout ça. Maison Tangible va donc réunir tout mon travail, au sens large du terme.

Ce sera un atelier de création dédié à l'illustration, où je ferai des projets comme DA et illustrateur. Mais aussi des projets où je ne ferai que la DA et où je pourrai inviter d'autres artistes. Un, deux, dix. Qui sait ce que l'avenir me réserve. Donc à partir de 2023, tout mon travail freelance sera publié sous la bannière Maison Tangible.

Les gros projets seront présentés dans leur intégralité dans la partie "Projets" du site. Le reste, à savoir les petites illus presse, les projets rapides où il ne s'agit que d'illu, seront publiés du côté de la partie "Wall" du site.

Le premier projet, encore en cours de fabrication, est l'identité visuelle d'une boulangerie à Flagey, quartier cosmopolite de Bruxelles. Et si je m'occupe de la DA, du logo, et de la gestion globale du projet, je fais confiance à Pierre Arsène Maurice pour la partie illu. Alors vous aimez ?

Maison Tangible sera aussi un terrain d'expériences en réalité augmentée. Je continuerai de produire des expos, des livres, des parcours avec cette technologie. Que je sois aux commandes de l'illustration ou pas. Y aura donc d'autres Midi Minuit, d'autres Voyages d'Axel, d'autres Urbanimal. Tout sera visible dans la partie "Réalité augmentée".

Enfin, Maison Tangible restera une maison d'édition. Je continuerai de produire des posters, des cartes, des objets, du textile. Vous pourrez toujours trouver certaines images de Midi Minuit chez nos amis d'Inventaire Paris. Et qui sait, peut-être d'autres choses, dans d'autres boutiques.

Des objets en bois, des t-shirts, des tapis, j'ai envie d'expérimenter des tas de choses et de faire profiter de cette expérience à d'autres artistes.

Trois grandes pièces dans la Maison Tangible donc : un atelier de création spécialisé en illustration, un laboratoire d'expériences en réalité augmentée et une maison d'édition !

C'est aussi beau que la fusion de Végeta et Goku. Me reste plus qu'à me teindre les cheveux en bleu (on va pas se mentir, j'aime bien ça le bleu).

Tribune sourde

Après vous avoir parlé de mon travail et des projets de cette année. Il faut que je m'attarde un peu (trop) sur tout ce qui a entouré ces projets : ma santé. J’ai découvert cette année la vie à travers le handicap. Je suis désormais à moitié sourd, acouphénique sévère et hyperacousique. Le dernier mal dont je souffre n’est que très peu compris par les spécialistes de l’oreille. Il n’existe aucun traitement reconnu, aucune vraie rémission (on peut au mieux, apprendre à vivre avec la douleur). Les sons que j’entends désormais sont amplifiés, à la démesure. Les sons de la vie dans sa banalité la plus indigente sont une torture pour moi. Le bruit d’un couteau sur une assiette, un scooter qui passe devant moi au feu (certainement un blaireau d’agent immobilier), un trousseau de clé à la ceinture, le brouhaha d’une terrasse de café, un supermarché, tout ce qui dépasse 40 décibels (donc pas mal tout en fait) est un supplice pour mes oreilles.

La chute a été vertigineuse depuis l’accident. Elle semble sans fin. Je me permettais des sorties avant l’été qui sont tout bonnement inimaginables aujourd’hui. J’ai tenté un vernissage (mais celui d’Alice Des, donc ça valait le coup), le lancement de mon projet de chasse aux trésors à Nîmes. Et incroyable, au moins deux restos en intérieur cette année. Mais même ça, aujourd’hui je ne peux plus. C’est la fin de l’abondance.. Euh de l’innocence.

Et croyez-moi, c’est absolument terrible de se dire qu’on aura plus droit à l’innocence. De se dire que désormais chaque bribe de la vie sera conditionnée par le handicap. Qu’il n’y aura plus de verre après le travail au débotté avec les copains (‘tain je viens de vérifier, y a vraiment un bar qui s’appelle “Au Dé botté”, putain de fans de Kaamelot). Qu’il n’y aura plus de ciné ou de resto sur un coup de tête. Qu’il n’y aura plus de repas de famille ou d’anniversaire avec les proches. Qu’il n’y aura plus de vacances avec plein de monde, des gosses qui courent partout, qui braillent en jouant au foot sur le mur de la maison. Désormais tout doit être calculé. Le lieu où je peux voir du monde (mon appart, mon atelier, un parc s' il y a pas trop de bruit), le nombre de personnes que je peux voir en même temps (au delà de quatre, moi compris, c’est très difficile), la durée du temps aux autres (au bout d’un moment, je fatigue forcément), les précautions que je leur fait prendre (attention à ton couteau sur l’assiette, fais gaffe quand tu tires ta chaise, parle plus doucement, baisse la musique). 

Ça pose d'ailleurs la vraie question du rapport extérieur au handicap. Comment gérer ce que j'impose aux autres à cause de mes satanées oreilles ? Mes proches sont aussi et surtout ce qui m'a fait tenir debout pendant toute cette épreuve. Des amitiés se sont renforcées, la famille a été très présente, il y a même eu de très beaux moments de rire et d'amour. Mais ça demande beaucoup d'efforts à mon entourage. Et si la situation est injuste pour moi, ça le serait encore plus d'imposer ça aux autres. 

 

J'ai traversé cette année aux côtés d'une personne solaire, d'une empathie folle, toujours prête à me remonter le moral quand il n'était pas là, hyper à l'écoute de ma douleur et de mes peurs. Un soleil. Elle a été ma béquille, ma lueur d'espoir dans tout ça. Et pourtant, à la fois le handicap et ma manière de le gérer (en opposition, en dépression, dans le noir) ont eu raison de cette relation. Je dois donc encore travailler dur pour ne pas être un poids pour ceux qui m'entourent. Pour fabriquer une nouvelle normalité. Pour retrouver la lumière avant d'imaginer la partager de nouveau.

Parce que c’est terrible de savoir qu’à la place de l'innocence, il reste cette douleur. Et la solitude qu’elle amène. Même quand les autres sont là, tu es seul. Au mieux, tu relâches la pression, tu t’embourgeoises de bruit et tu le payes derrière (deux, trois, quatre nuits d'insomnie). Au pire, tu es simplement décroché de ce qui se passe, pétrifié par les couteaux qui lacèrent tes oreilles. Après, je sais que c’est le quotidien de millions d’autres personnes en situation de handicap. Je ne place pas ma situation au-dessus d’une autre. Juste, je cherche les réponses à toutes ces questions que l’accident m’a balancé au visage sans avoir été préparé pour.

Et évidemment j’ai des bouchons. J’ai aussi un casque à réduction de bruit (deux même). Sans eux, je suis mort. Et non, je vais pas partir vivre à la campagne, j'y ai bien pensé. D’abord parce que le silence est tout aussi douloureux que le bruit (les acouphènes ces petits batards là tavu). Et surtout parce que mes amis proches restent à Paris. Alors partir dans un nouvel endroit, un peu moins bruyant mais sans la possibilité de faire de nouvelles rencontres, pas ouf quoi.

Mais je sais qu’il y aura du positif à sortir de tout ça. J’ai pas encore vraiment vu où en vrai. Mais y en a. Par exemple, ne pouvant plus aller au cinéma, j’ai fini par m’offrir un vidéoprojecteur. Et je redécouvre le plaisir de mater des films sur grand écran, mais en slibard, et sans le troupeau de relous qui mangent du pop-corn la bouche ouverte dans la rangée derrière toi. Sah quel plaisir !

J’ai redécouvert aussi le plaisir de voyager seul. À vélo, dans les grands espaces, avec zéro contraintes sociales. Je retrouve du temps pour moi. Beaucoup de temps. Ah oui, ça bordel, j’en ai du temps. Pour faire 40 bornes à vélo pour aller chercher une cafetière de seconde main à l’autre bout de l’Île de France, y a du monde maintenant. Pour se décider à construire tous ses meubles, se mettre au tournage du bois ou la couture, y a du monde. Ahem.

La solitude, on passe notre temps à la chercher. À se plaindre de ne jamais avoir de temps pour soi. À reprocher à l’autre de prendre trop d’espace… 

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Bon alors la solitude, j’ai testé (voix de mec qui fait du stand-up, devant un mur en brique), genre ça va faire un an et demi.. Franchement pas ouf (regard public).. Quand tu choisis pas.. Pas ouf.. (moue du mec pas convaincu tsé). Personne n’a envie de se projeter dans les décennies qui sont devant lui en se disant qu’il va les passer seul. Ou alors vous avez un sérieux souci avec le genre humain.

Le handicap vous propulse en orbite. Loin du monde réel. Dans une sorte de détélescopage, une mise en satellite, comme spectateur de la vie des autres. La vie n’est plus en mode play. La vôtre est en pause. Ça ressemble plutôt à l’écran Netflix “Are you still watching?” quand tu t’es endormi comme une larve devant la saison 12 de Éric et Martine (la version française de Rick et Morty, pas ouf d’ailleurs.). En fait, l’humain active de lui-même le mode survie. On retombe en bas de la pyramide de Maslow. Plus question ici de se projeter dans la ronde des plaisirs et de la rikolade (oui tu l’as lu avec un accent allemand). Il est simplement question d’aménager des temporalités et des espaces où je ne suis pas sous le joug de la douleur. Où c’est moi qui suis en contrôle.

Et tout ça prendra du temps. Sans doute beaucoup de temps. C’est à la fois une phase de deuil et de renaissance. C’est le début de ma nouvelle vie. Bon pas avec les meilleures armes du jeu, mais nouvelle vie quand même.

Ce qui est vraiment frustrant dans tout ça, c’est que les deux maux qui me rongent (l’hyperacousie et les acouphènes) sont principalement créés par mon cerveau. Personne d’autre que moi ne peut résoudre l’équation. Je suis devant le tableau, comme un gland, la craie à la main à devoir résoudre une différentielle à deux variables, en ayant eu 5 en maths au Bac. Super. Merci. En gros, on me dit  ( “on” étant les ORLs après 10 ans d’étude et 120€ de consultation) que la solution pour ça aille mieux : c’est que ça aille mieux (ah bah merci Sherlock, rends l’argent !).

Il faut réussir à renverser la table pour transformer tout ça en positif, et là, seulement là, peut-être que mes oreilles me laisseront un peu tranquille.

J’avais trouvé une image assez parlante durant ma résidence d’écriture. Pour que ça aille mieux, je dois réussir à faire les lacets de mes chaussures de montagne. Mais j’ai deux perceuses qui s’enfoncent de chaque côté de mes tibias (tu visualises la douleur là ?). Les lacets sont pas loin, juste devant moi, juste derrière les perceuses. Mais ils sont pour le moment inatteignables. Je sais que la montagne à gravir est encore très haute. J’ai déjà les bonnes pompes, il faut “juste” que j’arrive à les lacer.

J’ai pour le moment, presque tout essayé : hypnose, acupuncture, méditation, ethiopathie, naturopathie, jean-michel apathie, kiné faciale, plantes vertes, plantes grasses, plan B.. Vraiment pas mal tout. (et oui, j’ai aussi essayé les prothèses auditives). Pour l'instant rien ne fonctionne.

Bon y a quand même du vrai positif dans 2023. J’ai finalement trouvé un appart, un an et demi plus tard. Après 18 mois à vivre dans ma valise, à dormir sur des canapés, des fauteuils de bureau ou des hamacs entre deux arbres. Et par l’opération du saint-esprit en plus. Un chic type qui ayant suivi mes péripéties de recherches d’appart sur Twitter a eu la bonté de me proposer le sien le jour où il le quittait. Comme quoi, ça sert à quelque chose de se plaindre, de faire le ouin-ouin sur l’internet. (pis on est français bordel, y a quand même une réputation à tenir, faut se plaindre un peu).

Alors bon, on va croire Frankie Ribéry et on va se dire que cette fois c’est sûr, la routourne va tourner. Croivez en vos raives.

Objectifs passés et futurs

Ceux fixés l’an dernier :

METTRE MON FOLIO À JOUR PUTAIN !
☞ 
Ahahahaahh. T’es un ouf toi. Rajoute un an vazy ça passe crème (non en vrai, je suis déjà en train de le refaire, sous le nom Maison Tangible du coup.

Sortir une ligne d'objets bois (6 ans que je le dis).
☞ Bon ça je me suis sorti les doigts. Et j’ai appris à tourner le bois (ça rime tavu) Ça vient tout doucement mais ça vient (celui qui a dit “titre” sort immédiatement).

Me recentrer sur mon travail plutôt qu'éditer celui des autres (pour un temps au moins).
☞ C’est le cas. Même si l’année a été chahutée. En tous cas, bon gré mal gré, j’ai recentré la boussole sur moi.

Sortir mon projet de parcours en RA.
☞ Ouiiiii ! Ça c’est fait et c’est très cool ! Hâte de le voir voyager maintenant.

Documenter à l’écrit mes projets, mes progressions.
☞ Ahem. Oui bon ben ça va hein. Me jugez pas là, avec vos têtes de jugeurs là.

Reprendre l'écriture avortée de mon article/livre sur mon syndrome des troubles de l'hyperactivité et du déficit de l'attention.
☞ Comme dit plus haut, c’est en cours, et ça va prendre du temps.

Trouver un nouveau foyer.
☞ Merci Ribéry !

Construire une cabane.
☞ Ça glissera sur 2023 ça.

Faire une grande randonnée vélo (7/10jours).
☞ Bon ben avec trois semaines et 1200 bornes, je pense qu’on peut dire que c’est bon nan ?

Aller voir les amis dispersés aux quatre coins du monde (Montréal , New York, Berlin, Barcelone, Copenhague, etc.).
☞ J’ai revu Montréal et New-York. L’Europe sera pour cette année.

Retourner à Bali ou aller au Costa Rica ou en Polynésie, replonger enfin dans les mers turquoises.
☞ Mon vrai regret est de pas avoir eu le temps de le faire. Mais qui sait. Bali est peut-être pas si loin en 2023 ;)

Ceux de l'année à venir :

Lancer le nouveau site Maison Tangible 
(bon vous êtes déjà un peu dessus, mais il est loin d'être terminé)

Faire un petit truc pour fêter ça !
Genre une collab de sapes ou un objet en série limitée.

Faire au moins 3 ou 4 gros projets à plusieurs
Comme celui où j'invite Pierre, mais avec d'autres artistes.

Lancer une charte commune sur les tarifs de l’illustration dans l’édition et la presse.
C’est déjà en cours avec d’autres artistes. L’idée étant de faire un panel des prix que valent réellement les créations des illustrateurs.rices


Faire voyager Urbanimal.

Continuer d’expérimenter en 3D.

Avancer sur l’écriture de mon livre.

Traverser l’Italie à vélo (si y a des volontaires pour m’accompagner).

Construire une cabane donc.

Fabriquer des bougeoirs, des bols, plein de trucs en bois quoi.

Imaginer une grosse pièce en bois tourné, un perso, une sculpture, etc.

Me remettre fort au sport, à l’escalade ou autre chose, mais que ça devienne un rendez-vous hebdomadaire au moins.

Apprendre la couture.

Passer au vrac et à le seconde main pour tout ce qui concerne la maison.

Essayez de ne rien me pèter, de ne pas aller à l'hosto, ce serait pas mal. Mais, Jean-Louis la Guigne, les croisés tu connais.

The Bilan of the Bilung, tsé

Dire que 2022 n’aura pas été de tout repos est un bel euphémisme. La tempête aura tout balayé sur son passage. Elle a rasé quasiment l’intégralité de ce qu'était ma vie. Maintenant que les vagues s’éloignent, je peux faire le vrai décompte des dégâts. Ramasser les choses cassées une par une et tenter de reconstruire du mieux que je peux, avec mes petits bras et l’amour de mes proches. 

Partant déjà sur la base d’avoir un foyer, je m’enlève déjà une grosse épine du pied. Je vais pouvoir m’y reposer. Et puis, je vais embrasser le handicap en entier. Je ne peux pas aller faire de soirées avec 40 personnes ? J’en organiserai 10 avec 4 personnes (vlà le budget saucisson ouesh). Je vais prendre chaque brique, et reconstruire tout ça, tout doucement.

 

C’est difficile de se dire qu’on doit repenser toute sa vie à la moitié de celle-ci. Mais c’est peut-être aussi une chance de regarder là où on ne voyait rien, d’aller là où on avait peur d’aller, de se rencontrer là où on s’oubliait dans l’autre.

Allez, on se donne rendez-vous en 2024. D’ici là, une seule chose : prenez soin de vos oreilles putain ! Genre je déconne pas. Mettez des bouchons quand vous allez dans des spots bruyants (oui même au ciné c’est pas exclu), baissez votre playlist “Techno pump morning routine DJ Serpent” dans vos airpods là, on vous entend à l’autre bout du métro, et profitez du bruit de la vie tant que vous pouvez ouesh! 

Zoubi (et comme en 2022, vous pouvez toujours faire des croche-pieds aux agents immobiliers, ça reste des pelles à merde).

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